L'édito de Antoine Rochat - Rapide coup d’oeil en arrière…

Le 04 juin 2015

Avant de découvrir les meilleurs films de Cannes (cf. les articles proposés sous "Dernières actualités"), vite un ultime coup d’œil sur les quelque 120 productions sorties sur les écrans romands depuis le début de l’année. 120 films qui ont tous été l’objet d’une critique dans Ciné-Feuilles et sur ce site.

Première surprise: si l’on tient compte des «notes» qui leur ont été attribuées, on découvre qu’il n’y en a que sept d’entre eux qui ont obtenu une moyenne de 16, un chiffre qui pour notre rédaction (nos lecteurs le savent) est synonyme de qualité indéniable. Sept films sur 120 c’est peu, mais ce pourcentage (6%) reste toujours le même, bon an mal an.     
Deuxième surprise: trois d’entre eux sont des documentaires (Broken Land, Eau Argentée: Syrie autoportrait, et Electroboy). Un quatrième en est très proche (le docu-fiction de Jafar Panahi, Taxi Téhéran), tandis qu’un cinquième est un film d’animation (Shaun le Mouton). Tous seuls là au milieu, deux films de fiction «pure» - un film russe (L’Idiot, de Juri Bykov) et un autre allemand (Phoenix, de Christian Petzold) – trouvent grâce à nos yeux.
Rien de très nouveau sous le soleil? Peut-être, dans la mesure où le cinéma de fiction – celui qui en principe doit rapporter financièrement – se définit essentiellement aujourd’hui par des thrillers déjantés ou des blockbusters bourrés d’effets spéciaux. A côté de cela? Quelques comédies un peu molles, un peu poisseuses, destinées avant tout à la TV ou à un public qui souhaite avant tout se divertir. Il est vrai que, par les temps qui courent, ce ne sont pas les médias et l’actualité qui nous incitent à rigoler…
A côté donc d’un cinéma de fiction qui déferle sur nos écrans avec des scénarios de fin du monde, et à côté d’une autre veine cinématographique qui se veut comique mais qui se compromet volontiers avec la  vulgarité, il reste heureusement un cinéma documentaire bien ancré dans la réalité, qui peut parfois nous déranger, mais qui considère le spectateur comme un partenaire susceptible de s’intéresser à ce qui se passe autour de lui. En parallèle au documentaire survit aussi ce cinéma d’auteur (celui de Bykov et de Petzold) qui sait nous questionner, qui s’appuie sur le réel, mais qui a souvent, c’est vrai, de la peine à se faire entendre.
Le cinéma, quel qu’il soit, reste un miroir de notre monde. Un miroir dans lequel on découvre de bons ou de moins bons reflets: Ciné-Feuilles s’efforce de vous en signaler les plus authentiques.

Antoine Rochat