L'édito de Daniel Grivel - Les mystères de la distribution

Le 24 octobre 2012

Jeudi dernier, dans «Vertigo» (émission culturelle sur la Première de la radio romande), avait lieu un débat intéressant sur les films présentés à des festivals internationaux mais rarement visibles dans les circuits commerciaux. Des films prétendument réalisés sur mesure pour ces festivals...

Il est vrai que chaque année, à Cannes, on voit des œuvres qui jamais n’apparaîtront sur les grands écrans. Membre du Jury œcuménique de ce festival en 2000, je me souviens que EUREKA, magnifique (très: 3 h 40) long métrage japonais primé par nos soins, n’est jamais sorti... Et je me demande combien, parmi tous ceux que j’ai vus cette année, seront programmés en Suisse romande.

Une modeste résurgence commence cependant: après VOUS N’AVEZ ENCORE RIEN VU d’Alain Resnais et AMOUR de Michael Hanecke - courez-y, y’a tout bon! -, d’autres sélections cannoises vont vous être proposées. DESPUES DE LUCIA, JAGTEN (LA CHASSE, Prix du Jury œcuménique), THERESE DESQUEYROUX (ultime opus de Claude Miller), KILLING THEM SOFTLY (série B tentant de mettre en parallèle la crise économique mondiale et les prétendues difficultés du crime organisé), RENOIR, portrait léché du grand peintre... Patience, il y aura plus tard AU-DELA DES COLLINES et DANS LA BRUME.

Pendant ce temps, dans cette rentrée cinématographique plutôt tristounette, on compte peut-être sur des poids lourds: anniversaire de James Bond oblige, SKYFALL est au programme et, du côté des ados, l’énième épisode de la saga TWILIGHT est sur le feu...

Revenons aux mystères de la distribution. De tout temps, le cinéma a été une industrie qui doit rapporter. Il est donc compréhensible que soient choisis des films qui aient quelques chances de rencontrer un public. Nous ne méprisons pas les «blockbusters»: quels que soient leurs (manques de) qualités, ils peuvent servir de locomotives pour tirer des titres plus modestes.

Au demeurant, nous nous souvenons que, chaque fois que nous achetons un billet d’entrée au cinéma, que nous le voulions ou non, nous votons pour le film que nous allons voir, et donc nous confortons la volonté du distributeur de choisir ce genre de produit...

Chers lecteurs, plus efficaces que les notes que nous attribuons et qui sont récapitulées ci-contre, les toiles que vous vous payez peuvent contribuer à promouvoir les films que vous préférez.

Daniel Grivel (CF 667)