L'édito de Daniel Grivel - Ristretto o lungo?

Le 23 janvier 2013

Les uns préfèrent leur petit noir bien serré, les autres l’apprécient plus allongé. Selon les experts, le ristretto est en fait moins fort que le long, car le passage d’une quantité accrue d’eau augmente la teneur en caféine...

 Pour le prix d’un café au bistrot, Ciné-Feuilles vous propose également deux variantes, la notule et la fiche. A l’instar du divin breuvage, la notule, vu sa brièveté, est moins corsée que la fiche, plus riche en principes actifs... Quant à la manière de vous les proposer, vos «baristas» n’ont guère le choix: certains films ne valent guère plus qu’une giclée d’encre, d’autres méritant une percolation plus élaborée. Ce sont les hasards de la programmation cinématographique qui dictent le service, et c’est ainsi qu’il arrive qu’un numéro de notre modeste revue ne compte que des notules, parce que les sorties ne font apparaître que du menu fretin; d’autres fois - et c’est le cas pour la présente édition -, il y a de quoi tirer plusieurs fiches.

Entendons-nous bien: les fiches ne couronnent pas nécessairement un chef-d’œuvre, elles peuvent permettre au critique d’expliquer par exemple pourquoi tel film, malgré ses qualités esthétiques évidentes, peut être détestable quant au fond - et le développement de cette argumentation demande davantage que les quelques lignes d’une notule. Dans le présent numéro, DJANGO UNCHAINED de Quentin Tarantino illustre bien cette problématique. Un traitement plus «lungo» que «ristretto» évite au lecteur de trouver notre jugement trop fort de café...

Daniel Grivel