L'édito de Daniel Grivel - À contre-courant

Le 05 juin 2013

«Figurines d'argile, beauté extrême, violence, fellations homosexuelles, humiliation systématique de la nature humaine, jambes de Léa Seydoux, formidables imitations de Brando sont les images uniques qui vont nous poursuivre pendant longtemps»...

a déclaré  le président du jury d'Un Certain Regard Thomas Vinterberg, réalisateur de Festen  et La Chasse en annonçant le palmarès de cette sélection parallèle du Festival de Cannes.

D’ailleurs, si bien des œuvres présentées attestent de dysfonctionnements familiaux et montrent des adultes immatures, plusieurs films incitent à faire mémoire ou à prendre conscience de dures réalités, parfois lointaines. Ces deux gestes cinématographiques rappellent, si besoin était, que le septième art conduit à déployer nos regards, tant sur notre société que sur le monde. C’est essentiel.
Merci à Serge Molla d'avoir rédigé ces lignes, qui auraient dû être le chapeau d'un chapitre spécifique à Un Certain Regard dans le présent numéro de Ciné-Feuilles. L'idée était de présenter les films par catégories: compétition, hors compétition, sections parallèles... Puis nous sommes arrivés à la conclusion que la recension par ordre alphabétique avait du bon, faisant se succéder des critiques d'auteurs différents. Dont acte.
Mais poursuivons sur la lancée. Le Festival de Cannes a été globalement une bonne édition, offrant notamment pas mal de grain à moudre au jury oecuménique. En effet, si l'on pouvait s'interroger sur la présence de quelques films dans la compétition, la plupart nous ouvrent des fenêtres sur la société et le monde d'aujourd'hui. Un monde où, soit dit en passant, on fume beaucoup et où l'homosexualité tient une place disproportionnée - osons être politiquement incorrect... D'ailleurs, la critique cinématographique a elle aussi sa pensée unique: il suffit de lire les commentaire d'une presse prétendument libérée pour réaliser que des films mettant en avant des valeurs qui nous sont chères comme Le Passé, Le Démantèlement ou Nebraska ont été descendus en flammes. Au bout du compte, les vrais anticonformistes ne sont pas ceux que l'on croit: c'est votre équipe de Ciné-Feuilles - et vous, amis lecteurs!

Daniel Grivel